Cette démarche, essentiellement vécue sur un support musical varié, suscite une profondeur, un « tressaillement » dirait la Bible, qui devient une danse intérieure de tout l’être.
«… Vous en tressaillez de joie …. Vous tressaillez d’une joie inexprimable
qui vous transfigure … »
- 1P, 1, 6 et 8 -
"Le Seigneur donnera ses bienfaits
et notre terre donnera son fruit"
-Ps 84, 13 -
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Témoignages
Messe Radio depuis le Monastère ND
à Hurtebise (Diocèse de Namur)
Le dimanche 31 mai 2015 Fête de la Trinité
Frères et Sœurs,
Le Dieu unique que nous révèle Jésus, n’est pas un monolithe. Il est relation, communion, et donc mouvement: Dieu de miséricorde ne cesse de nous répéter le pape François. Et nous voilà donc invités à être pèlerins dans notre foi, pèlerins danseurs, toujours en mouvement comme l’est Jésus, lui que Christian Bobin désigne comme "L’homme qui marchait". Pèlerins dans notre foi; toujours en marche, comme nous le sommes dans toutes notre vie relationnelle, dans nos vies de couple ou nos vies communautaires. Mystère là aussi infini. Hier en me promenant, j’observais les fougères-aigle qui sortent de terre.
D'abord complètement ramassées sur elles-mêmes, elles vont progressivement s’élever et s’ouvrir. D’abord deux feuilles, elles-mêmes toutes recroquevillées; et puis les folioles toutes racrapotées, qui, progressivement s’ouvrent; et puis encore de nouvelles feuilles et leur folioles.
Ainsi en est-il du mystère de nos relations humaines et à plus forte raison du mystère de Dieu Trinité et de notre intégration dans ce mystère. C’est tout au long des Ecritures, tout au long d’une histoire, avec ses grandeurs et ses décadences, ses libérations et ses exils que ce Dieu-relation se dévoile; tout au long de nos vies, vies de "pèlerins danseurs".
Et qui dit relation, dit donner et recevoir, dans un perpétuel mouvement d’entre-deux. La figure du Père, Dieu comme source de vie, exprime la dimension de don total. La figure du Fils, totale réceptivité, accueil de la vie et de toute créature. La figure de l’Esprit, souffle de vie, tantôt brise légère, tantôt vent puissant de Pentecôte.
Mais c’est aussi à un regard nouveau sur l’unité que nous invite le mystère de la Trinité. Voilà que l’unité n’est plus dans l’individualité, souvent symbolisée par une sphère bien lisse. L’unité est désormais dans la communion. Dieu Père-Fils-Esprit nous fait ainsi sortir de nos unités trop étroites, trop lisses, trop individuelles, trop nationales ou territoriales, et nous envoie proclamer une unité mouvante, une unité dansante, de communion.
"Que tous soient UN", prie Jésus. Qu’ils soient un à tel point qu’ils puissent se dire les uns aux autres, comme Dieu lui-même: "Ce que tu fais au plus petit, c’est à moi que tu le fais!" Frères et sœurs, demandons cette grâce les uns pour les autres, et pour l’accueillir ne cessons de contempler ce Dieu dont Saint-Grégoire de Naziance (IVe siècle) disait, paroles reprises dans un refrain de Taizé:
O Toi l’au-delà de tout
Quel esprit peut te saisir
Tous les êtres te célèbrent
Le désir de tous aspire vers toi
Père Bernard Peeters, s.j